PARATGE URBÀ

diumenge, 20 d’abril del 2008

LE COMMERCE ET LA VILLE: DEUX PARTIES D'UN TOUT

Le commerce a joué un rôle particulièrement actif dans les mutations spatiales de nos villes, et il a évolué dans un certain climat de « chaos » où plusieurs acteurs aux intérêts divers se sont efforcés de répondre à la nouvelle société qui se mettait en place et que Jean Baudrillard appelait société de consommation. Ainsi, dans les dernières décennies, la mondialisation des marchés a favorisé le développement de grands groupes économiques et par conséquent, la concentration des ventes dans un nombre réduit d’entreprises. Par ailleurs, le consommateur, plus informé et mieux formé, est devenu plus individualiste et exigeant: son choix est plus rationnel, même s’il reste parfois très influencé par les stratégies, d’ordre émotionnel ou autres, que les grandes entreprises utilisent pour l’attirer. Les habitudes de consommation ont elles aussi évolué. L’achat est aujourd’hui lié au loisir et le consommateur veut être à l’aise dans l’environnement commercial. Dans ce contexte, le commerçant indépendant se trouve dans l’incapacité d’offrir tous les services que le consommateur attend de lui. Or, le commerçant est connu pour son individualisme et c’est là le principal écueil pour le maintien de ces petites et moyennes entreprises qui sont porteuses de la diversité et de la différentiation de nos villes.

Ainsi, aujourd’hui les changements dans la demande sont entrain d’ouvrir une nouvelle étape de grands changements dans le commerce de détail. On peut même parler d’une certaine crise dans la grande distribution, inadaptée à une société d’individus qui ne peut pas être définie de façon monolithique. Ainsi, de nouvelles opportunités s’ouvrent pour le commerce urbain. La grande distribution redécouvre la ville en s’adaptant aux changements de la demande. Mais, qu’en est-il des commerçants indépendants ? Certains d’entre eux s’incorporent aux nouveaux centres commerciaux qui plagient la ville
dans leur décor (rues, places, etc.), laissant de grandes zones de la ville sans équipements commerciaux, d’autres quittent leur magasin pour prendre une franchise d’une grande marque, ce qui aboutit à une homogénéisation du paysage urbain et à une blessure mortelle pour le tissu productif local. Enfin, il y a ceux qui se battent pour continuer, de façon isolée ou au sein d’associations de commerçants traditionnelles «marqués du sceau de leur revendication». Celles-ci sont condamnées à disparaître; enfin, ceux qui, développent des associations zonales ou spatiales, plus ou moins encouragées par les acteurs publics de la ville, pour tenter d’assurer l’ensemble des services que le consommateur actuel, plus individuel et exigeant, attend d’eux.

Ce nouvel associationnisme commercial veut être la réponse à la survie des commerçants indépendants ainsi que le point de départ à la revitalisation d’un territoire donné. Ainsi, les administrations publiques qui agissent dans ce même territoire sont également très intéressées par cette nouvelle démarche des commerçants indépendants. Désormais, nous devons réfléchir en parallèle à la ville et à l’activité commerciale. La création d’un partenariat public-privé entre les commerçants, (une fois que l’association de commerçants est bien organisée et a une représentativité) et les pouvoirs publics constitue un cadre de travail pour rendre le territoire plus attractif dans tous les aspects (qualité de vie des habitants, investissements économiques, tourisme, etc.). Il s’agit donc d’une nouvelle identité pour l’associationnisme commercial, basée sur le projet urbain à bâtir avec le reste des acteurs locaux. Mais il serait naïf de penser que ces associations sont exemptes de défauts. Le marketing territorial auquel elles aboutissent peut entraîner des effets pervers. Citons par exemple certaines erreurs observées à Barcelone et ailleurs: problèmes organisationnels des partenariats public-privés, notamment dans les mécanismes de participation ; introduction massive de la publicité dans l’espace publique et dans la vie culturelle, provocant une homogénéisation des paysages urbains, etc. L’intense transformation urbaine menée depuis quelques années à Barcelone, à grands renforts de campagnes de promotion et d’événements majeurs (voir la transformation urbaine qui a accompagné l’organisation de l’évènement « Forum de les cultures » en 2004), n’a pas échappé à ces problèmes. Ainsi, la reconnaissance internationale et l’exportation du « modèle Barcelone » à des villes italiennes, portugaises et latino-américaines (voir la conception du nouveau centre urbain de la ville belge d’Oostende) ne signifie pas que cette expérience soit exempte de conflits et de limitations puisque la rénovation de certaines aires a engagé un processus de changement social, ainsi que la destruction de l’identité, notamment l’identité industrielle de la « Manchester catalane ». Cependant, nous sommes de l’avis que « le champ de la participation et de la gouvernance laisse ouvert un chemin pour le contrôle politique et ainsi reconduire le processus de construction urbaine » (HALL et HUBBARD, 1996, « The entrepreneurial city: new urban politic, new urban geographies?»)

Colomiers,
dans la métropole toulousaine















Reyneri,
dans la métropole toulousaine







Nouvel espace urbain à côté du Canal du Midi (Boulevard des Minimes, Toulouse)

4 comentaris:

  • L'important, c'est qu'au final, les «actions marketing» réussissent à faire prendre conscience au consommateur de l'importance de la survie des commerçants locaux.

    J'ai l'impression que les problématiques liées au «développement durables» sont bien plus à la mode (et, du coup, considérées) aujourd'hui qu'il y a quelques années. Et si j'aime penser, naïvement, que les gens (euh, pardon, les consommateurs) y sont venus d'eux mêmes, je crois bien qu'en vérité, le marketing (opérations diverses sur le thème de la réduction des déchets, de l'économie d'énergie, du commerce équitable) y est pour beaucoup.

    Les deux problématiques sont liées, ceux qui veulent «vivre équitable en consommant responsable» vont forcément, à un moment donné, prendre conscience que privilégier les commerçants locaux aux grands groupes multi-enseignes est un choix logique. Je dis «ceux» mais je m'inclus dedans bien évidemment, en dehors de quelques dimanches passés à acheter local au marché, je suis encore bien souvent dans les rayons de mon super-casino (ou j'essaie, en ce qui concerne les produits frais en tous cas, d'acheter local — et de saison, mais c'est encore un autre débat).

    Sinon, j'ai lu hier Autobio* de Cyril Pedrosa, chez Fluide Glacial ; ça raconte le quotidien d'un père de famille écolo, c'est très marrant :)

    Per Anonymous Anònim, A la/es 21 d’abril del 2008, a les 2:57  

  • Un autre problème me paraît important en ces temps de baisse du pouvoir d'achat : celui des prix.
    Le petit commerce reste plus cher que la grande distribution et la majorité n'a pas les moyens de dépenser plus pour manger mieux ...
    Le développement de ce type de commerce de proximité ne peut reposer dans un premier temps que sur les consommateurs des classes moyennes et aisées (qui ne sont pas forcément les plus intéressés) au risque de devenir des boutiques chics et snob comme cela se voit trop souvent dans les quartiers centraux des villes d'une certaine taille.

    Per Blogger roch, A la/es 21 d’abril del 2008, a les 12:01  

  • Le fait de s'associer peut justement permettre aux commerces de proximité de faire des économies d'échelle et d'attirer d'autres populations.

    Sans vouloir encore dire du bien de Barcelone, les commerçants de la grande rue de Sants sont associés et par exemple, ils organisent chaque année une grande fête, pour laquelle la rue est piétonnisée. (Leo= on veut plus de photos!!) Une façon de se rendre populaire...

    Pour moi, le grand problème du commerce de proximité est un problème d'éducation. Notre génération n'a pas été habituée à pousser la porte d'une boutique et à communiquer avec le vendeur (à part bien sûr les boutiques de fringues...). J'ai moi même tellement honte de mon ignorance en viandes et poissons que je préfère parfois prendre un morceau sous célophane au supermarché plutôt que d'affronter le poissonnier ou le boucher. Alors que c'est justement ces moments d'échange, quand ils ont lieu, qui égayent une journée.


    Je vous encourage à podcaster (si c'est encore possible) une émission qui parlait il y a quelques semaines du commerce de proximité : "ça se bouffe pas, ça se mange", sur France Inter. Bien sûr, il faut se farcir le présentateur, notre cher Jean Pierre Coffe national... mais l'émission était intéressante
    http://www.radiofrance.fr/franceinter/em/casebouffepas/index.php?id=65299

    Per Anonymous Anònim, A la/es 21 d’abril del 2008, a les 12:42  

  • En fait, je voudrais faire quelque remarque car il me semble que je ne m’ai pas bien exprimé dans mon texte.

    D’abord, je suis surprise car dans le texte je ne parle pas de petit commerce, de commerce de proximité, de commerce local sinon de commerce urbain. Il me semble qu’on se trompe pour la flemme de ces concepts.

    Qu’est-ce qu’est un petit commerce ? La grand distribution, dans les derniers 10 ans ou moins, a redécouvert le petit format (petit casino et autres superettes), alors ?
    Qu’est-ce qu’est un commerce de proximité ? toutes les grandes surfaces sont à côté d’une sortie de la rocade, voir à côté d’un arrête de métro, bref bien accessibles. Ainsi, la proximité est relative car je me plante avec ma bagnole en moins de 5 ou 10 minutes chez Auchamp ou chez Fly.
    Qu’est-ce qu’est un commerçant local ? S’agit-il des franchises gérées par nous voisins ? S’agit-il d’un commerce-atelier ? Le commerce ethnique est-il local ?

    Tout ça il s’averre plus compliqué de ce que je pense…de tout façon, ce que j’ai voulu souligner avec mon texte est l’importance d’un commerce urbain, un commerce que partage un espace (même un bâtiment) avec des lieux de travaille, avec des appartements, avec des espaces publics, etc. Et pour ça, il faut que l’administration public prend partie. En fait, la grand distribution commence à parie par la ville et on a des exemples : si elle ne trouve pas la place dans la cité, elle crée son propre décor l’imitant ailleurs (voir la Roca Village dans la commun de la Roca del Vallès à Catalunya : http://www.larocavillage.com/laroca/home.asp,) ou dans le cas qu’on la laisse aménager librement, voir à Paris la friche de Bercy que devient le village de Bercy (http://www.bercyvillage.com/). Á mon avis, il ne faut pas continuer a protéger les commerçants indépendants qui se nient à se moderniser. Il faut par contre, essayer de « faire ville » avec ceux de la grande ou petite distribution indépendant qui veulent donner service aux consommateurs. La grand rue de Sants que parle Ju il sera entoure bientôt de trois centres commerciaux fermés mais l’attractivité de cette rue passe par une volonté politique, une volonté des commerçants et un volonté des consommateurs, mais l’équilibre est très faible et il faudra que tous les acteurs continuent très attentifs.

    Par ailleurs, le début de la solution du développement durable il était très proche à nous il faut longtemps, avant on l’appeler « proximité rangé » (ville compacte). Mais comme on a évolué vers la « distance dérangé » (voir Toulouse comme paradigme de ville diffuse), aujourd’hui on parlerions plutôt de « distance rangé ».

    Per Blogger Leo Carbó, A la/es 22 d’abril del 2008, a les 7:54  

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